Les fondements :
La Gemmothérapie fondée par le Dr Pol Henry (1918-1988), médecin d’origine Belge, est basée sur l’usage d’extraits de jeunes tissus végétaux tels que bourgeons et jeunes pousses.
L’idée fondatrice de la gemmothérapie est que le jeune tissu végétal en croissance est porteur de l’ensemble de « l’information » véhiculée par la plante : lors du débourrage, au début du printemps, il concentre le « principe thérapeutique » de l’espèce végétale. Les tissus en pleine croissance sont en outre porteurs d’un « principe de rajeunissement », dans l’esprit de l’inventeur de la gemmothérapie ; l’un de leurs effets thérapeutique va être de revitaliser des organes sclérosés. L’action élective sur tel ou tel organe dépendra du « principe thérapeutique » lié à la plante.
Nous pouvons observer que pour certaines espèces utilisées par la gemmothérapie, des nuances thérapeutiques sont établies pour les extraits réalisés à partir de différents tissus prélevés sur des parties différentes de la plante (sur la même espèce végétale) ; ainsi pour le Bouleau pubescent, les propriétés thérapeutiques des extraits de bourgeon, de chaton, d’écorce interne de racine…présentent des nuances :cela signifie qu’il existe déjà au niveau de ces différents tissus en croissance une « différentiation ».
La fabrication des extraits de gemmothérapie :
La fabrication des préparations destinées à la gemmothérapie doit faire l’objet de soins particuliers. Le seul cadre de production aujourd’hui acceptable est celui de l’agriculture biologique ou biodynamique.
La cueillette :
Le choix du moment de cueillette est très délicat et va être l’un des facteurs déterminant de la qualité de l’extrait de gemmothérapie. Il existe un moment optimum qui va dépendre de la partie du végétal prélevée : ainsi par exemple une racine sera plutôt ramassée à l’automne, après la descente de la sève, une fleur sera cueillie en pleine floraison, ou un peu avant, ou un peu après selon la plante. Le moment du ramassage est lié au stade de croissance de la plante, mais aussi à l’heure de la journée, aux conditions météorologiques, à l’exposition du site de cueillette ou de culture de la plante…Le calendrier biodynamique (qui prend en compte les influences planétaires) pourra être utile.
Les jeunes tissus végétaux en croissance sont prélevés à un stade très précis : pour les bourgeons et les jeunes pousses, il s’agit du moment du « débourrage », plus précisément d’une période très brève (limitée souvent à quelques heures, ou une journée, ou deux journées au plus…) qui correspond à une activité d’intense croissance. Il a été démontré qu’à ce stade sont présents, dans les jeunes tissus, des composants biochimiques particuliers, acides aminés, hormones végétales telles que Auxines et gibbérellines : ces hormones jouent un rôle dans la croissance des tiges, de racines, des bourgeons, la fructification…La présence de ces facteurs de croissance « signe » un moment de « vitalité » particulière de la plante. Hildegarde de Bingen a parlé de la « viridité » des plantes (viriditas en latin, de « viris », force) ; ce terme conviant bien aux parties des plantes utilisées par la gemmothérapie.
Il est possible de se demander quel peut être l’impact sur la croissance de l’arbre, de l’arbuste…d’un prélèvement de ses bourgeons, de ses jeunes pousse…Le ramasseur consciencieux ne prélève jamais leur totalité (seulement le quart ou le tiers au plus) en prenant soin de répartir la cueillette sur l’ensemble de la plante ; il s’agit de prévoir comment va pouvoir se dérouler la repousse ! La règle générale pour la production semble être qu’un prélèvement de bourgeons ou de jeunes pousses ne peut être fait sur le même sujet pendant plusieurs années consécutives. Il paraît raisonnable de conseiller d’attendre plusieurs années entre deux cueillettes sur la même plante.
La dilution :
Le sirop d’Agave et le miel sont de très bons excipients pour les extraits de gemmothérapie.
Lors de la fabrication des extraits de gemmothérapie, le trempage dans l’excipient doit être immédiat : il ne doit pas s’écouler de délais entre le prélèvement de la partie concernée du végétal (arrachage de la racine, cueillette de la fleur, de la feuille, du bourgeon…) et la « fixation » dans l’excipient. En pratique, cela signifie que l’excipient doit être apporté sur le lieu même de la fabrication. La réfrigération des plantes (ou des parties des plantes) destinées à être mise en macération paraît exclu, comme tout passage par le froid (broyage dans l’azote liquide…).
Les extraits de gemmothérapie sont préparés au vingtième de l’équivalent à sec c'est-à-dire : la quantité finale d’extrait de gemmothérapie obtenue doit être égale à 20 fois le poids de l’équivalent sec de la plante impliquée dans l’extrait.
L’extrait mère obtenue, dit « 0 D », n’est pas utilisable en principe : selon les indications du fondateur de la gemmothérapie, et de M. Tetau qui l’a faite connaître en France, cet extrait mère doit être dilué et dynamisé : la dilution (nommée 1 D) est faite au dixième, dans la même base que celle qui a servi à la fabrication de l’extrait mère.
La dynamisation :
Les dynamisations sont réalisées de manière mécanique le plus souvent. La dilution permet une meilleure absorption intestinale, la dynamisation induit une amplification des propriétés thérapeutiques. La dynamisation paraît être une étape très importante de la fabrication, et apparente à la gemmothérapie, par cet aspect, à l’homéopathie, même s’il s’agit d’une basse dilution, et quele principe de similitude homéopathique n’est pas ici impliqué.
Posologie :
Les doses habituelles sont de 30 à 40 gouttes 3 fois par jour, pour un adulte. Les extraits de gemmothérapie sont administrés en cure de 2 mois, le plus souvent ; ces extraits paraissent être, de par leur nature, leur innocuité, plutôt « un aliment » qu’un médicament.
Il n’est pas souhaitable de donner des extraits de gemmothérapie avant l’âge de 4 ou 5 ans. A partir de 5 ans la posologie moyenne, donnée à titre indicatif, est de 1 goutte par jour et par kg de poids.
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